S’il s’est tôt fait repérer avec son travail de dessin au feutre noir, figurant tant des scènes de foule que des paysages de rochers au bord de la mer, c’est que celui-ci s’offre à voir dans une troublante ambiguïté.
À première vue, par la radicalité de sa composition et par un effet plastique d’implosion formelle, il renvoie le regard à une iconographie du désastre. Il n’en est rien cependant, et les dessins d’Emmanuel Régent sont surtout pleins d’une attente et d’une lenteur, voire de vide et d’absence. Ils n’imposent pas une narration, mais paradoxalement une présence.
Son exposition à Nice est l’occasion de découvrir d’autres facettes de son travail qui en permettent une approche plus globale. Peintures poncées sur toiles, immense installation de blocs d’inox en forme de pierres taillées qui suggèrent un paysage futuriste dévasté, dessins monumentaux, plans sur la comète en forme de cornets de grandes feuilles blanches plantés dans des corbeilles à papier…, l’art d’Emmanuel Régent multiplie les possibles d’une production à géométrie variable autour des concepts volontiers opposés du peu, de l’absence, de la disparition, du nombre et du recouvrement.
Né à Nice, la trentaine à mi-temps, lauréat en 2009 du prix des Amis du Palais de Tokyo, Régent développe une œuvre singulière qui compose aussi bien avec des pratiques convenues qu’avec des protocoles technologiques de pointe. Ce en quoi il se dit intéressé par tout ce qui est de l’ordre d’un « basculement potentiel » et « d’un rapport à l’incertitude et à la fragilité du visible ».
Mamac, place Yves-Klein, Nice (06), www.mamac-nice.org
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Emmanuel Régent - Une troublante ambiguïté
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : Emmanuel Régent - Une troublante ambiguïté