Emilio Sánchez Perrier, dessinateur paysagiste

Originaire de Séville, il travaille régulièrement à Paris, exposant au Salon dès 1880, ce qui lui confère une renommée internationale, en particulier auprès des collectionneurs nord-américains. Dans cette exposition, le Prado fait le choix d’une présentation intimiste, dévoilant soixante-neuf dessins de petit format, méconnus du public.

Élève à l’École des Beaux-Arts de Séville à la fin des années 1860, il rencontre des paysagistes tels que Martín Rico et Mariano Fortuny y Madrazo, qui déterminent sa trajectoire artistique. Les dessins présentés au Prado, réalisés pendant les décennies qui suivent sa formation, témoignent d’une extrême finesse du trait. À Séville, dans les années 1880, il représente notamment des scènes de paysannerie à la composition épurée, mettant l’accent sur les sujets tels que des troupeaux de moutons et de bergers, des charrues dans les rues de la ville et des vues de fermes.

Le petit format des dessins présentés s’explique par leur réalisation dans des carnets de voyage, qui avaient été dispersés. Sánchez a beaucoup peint en France, à Barbizon, Pontoise, Poissy et Fontainebleau, mais aussi en Bretagne, en Normandie et en Picardie. Un dessin de bateau voguant au large de la plage de Saint-Quay-Portrieux (1884) souligne sa maîtrise de la technique de l’encre à la plume, qui lui offre de grandes possibilités d’ombrages. Venise et Tanger, sujets de plusieurs compositions, sont des destinations ayant particulièrement nourri son imaginaire créatif.