Photographie

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Émile Zola, photographe avéré

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 10 avril 2025 - 382 mots

Versailles. En 2017, la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) préemptait 2 000 négatifs originaux d’Émile Zola lors de la vente publique par Artcurial d’un fonds important de photographies et documents de l’écrivain.

La publication, six ans plus tard, de l’ouvrage somme Émile Zola et la photographie par la MPP a offert à l’écrivain un panorama approfondi de sa passion, peu connue, pour un médium qu’il pratiqua durant les huit dernières années de sa vie, de 1894 à sa mort en 1902.

« La recherche zolienne se basait avant 2017 sur 400 clichés connus », rappelle Bruno Martin, chargé de fonds au département de la photographie de la MPP et co-commissaire de l’exposition « Zola photographe », première rétrospective qui fera date. Son commissariat regroupe en effet plusieurs compétences différentes et complémentaires dont le travail de concert conduit à une appréhension et une contextualisation enrichie et élargie de l’usage que Zola fit du médium.

Famille, enfants, amis, demeures, animaux et natures mortes : l’intime domine. « La photographie fut une activité de plaisir et de partage », souligne Mathilde Léonard, directrice scientifique déléguée du Musée départemental Albert-Kahn, chargée un temps de ce fonds à la MPP. Un activité de partage, en particulier avec son épouse, Alexandrine, que l’on découvre photographe. Voyages, visite de l’Exposition universelle de 1900 et exil à Londres confirment la maîtrise de l’outil et de la composition de l’image.

L’autre atout de la rétrospective concerne la qualité des prêts. Outre le fonds Zola détenu par la MPP et enrichi depuis 2017, elle bénéficie de tirages originaux et de prêts exceptionnels du Musée d’Orsay, de la bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence et des descendants d’Émile Zola. Enfin la scénographie signée par Kevin Lebouvier participe à faire de cette lecture de l’œuvre un grand moment. Pour sa première exposition à l’Espace Richaud, le scénographe, dont on a pu apprécier la finesse lors des expositions « Julia Margaret Cameron » et « Bertille Bak » en 2023 et 2024 au Jeu de paume, tient compte au mieux des espaces, en particulier de celui, immense, de la chapelle. Celle-ci est transformée à Versailles en écrin pour mettre en parallèle le Zola critique d’art, soutien des impressionnistes, et le Zola photographe qu’il fut bien après avoir rédigé ces articles et dont certaines images renvoient à des tableaux précis de Fantin-Latour, Monet, Caillebotte ou Bazille.

Zola photographe,
jusqu’au 20 avril, Espace Richaud, 78, bd de la Reine, 78000 Versailles.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°653 du 11 avril 2025, avec le titre suivant : Émile Zola, photographe avéré

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