Écouter le monde

Cette année, l’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan sont réunis. Excepté pour le Pakistan, abordé uniquement au travers du regard de Sarah Caron, les autres pays rassemblent des travaux recouvrant aussi les années 1960-1970. La rétrospective consacrée à Abbas, la première depuis son décès en 2018, revient ainsi sur le regard que le photographe de Magnum, d’origine iranienne, porta sur son pays ; les mises en scène de Maryam Firuzi questionnent de leur côté par métaphore sur la situation actuelle. Les photographies d’Afghanistan de Paul Almásy réalisées dans les années 1960 tranchent tout autant dans ce qu’elles racontent de ce pays à cette époque avec celles réalisées depuis par Fatimah Hossaini, Véronique de Viguerie ou par les deux reporters afghans de l’AFP, Wakil Kohsar et Shah Marai (mort dans un attentat en 2018). Les expositions consacrées à l’environnement convoquent les mêmes contrastes entre joyaux de la nature vus par Mélanie Wenger ou par Bernard Descamps et les portraits de Stephan Gladieu dénonçant le chaos écologique de la République démocratique du Congo. Sur d’autres murs du village, les photographies d’arbres signées par quelques grands noms de la photographie et retenues par Reporters sans frontières pour célébrer le trentième anniversaire de sa revue forment un autre temps fort du festival, avec le récit délicat de Jérôme Blin sur cette jeunesse des campagnes bretonnes qui s’interroge sur son départ ou non pour d’autres contrées.