Jeu d’échecs et jeu de go, ce sont là les deux jeux dont Arman s’était pris de passion. L’un après l’autre. Aussi, c’est judicieusement sur le concept de la case que la structure de l’exposition parisienne a été conçue.
Considérés tous deux comme des jeux de stratégie combinatoire abstraits de réflexion pure, les échecs et le go sont fondés sur des protocoles qui ne sont pas sans analogie avec ceux mis en œuvre par l’artiste dans la réalisation de son art. Si le jeu d’échecs ressort des principes de neutralisation et de capture, celui de go en appelle à une stratégie d’expansion sur un territoire quadrillé.
Figer et accumuler
Or, dans son rapport à l’objet, Arman s’est complu tant à le figer qu’à l’accumuler et il n’a jamais agi autrement que dans l’intention d’occuper l’espace, sinon d’emplir chaque fois le support avec lequel il composait. Au mode du tiroir ou du casier et à ceux de la collection et du classement, l’artiste s’est appliqué toute sa vie. À ce point même que son œuvre s’offre à voir dans la déclinaison d’un inventaire strict et rigoureux qui ne laisse quasiment jamais de place à l’empirique quoiqu’on puisse le penser. Pas plus qu’à l’aléatoire ou à l’informe.
L’art d’Arman est requis par le soin permanent d’une organisation construite qu’illustrent les différentes procédures de travail qu’il a mises en œuvre. Il y va chaque fois d’une méthode qui, comme aux jeux d’échecs et de go, impose une règle de conduite et un mode d’emploi spécifiques. Le résultat dépend de leur stricte application.
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Échecs et go : du jeu à l’oeuvre chez Arman
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°628 du 1 octobre 2010, avec le titre suivant : Échecs et go : du jeu à l’oeuvre chez Arman