Vingt ans que le monde a pris acte de la disparition de l’Europe de l’Est.
En dehors de son énoncé politique, qu’a-t-elle jamais défini culturellement ? Comment les artistes ont-ils répondu à la bipolarité Est-Ouest ? Comment la génération suivante a-t-elle absorbé la désintégration des blocs ? Pour quels résidus et quelle pratique de l’histoire ? Avec quels héros ? Qu’est-il advenu des cultures d’opposition ? Pour quelle nostalgie de la dissidence ? Comment et quand l’Ouest a-t-il à son tour intégré cette histoire de l’art ?
C’est à ces questions que répondent « Les Promesses du passé », brassant figures historiques comme Marina Abramovic, Jiri Kovanda ou Braco Dimitrijevic et scènes actuelles. Est/Ouest, Avant/Après, le parcours se refuse à une telle grille pour lui préférer le zigzag et la discontinuité. Au centre, la pratique récurrente de la performance tournant autour de la figure de l’artiste dans des contextes contraints. À l’image du mémorable film NP 1977, dans lequel le Serbe Nesa Paripovic parcourt Belgrade, désinvolte mais déterminé, suivant un irrépressible et invisible tracé, passant bancs, clôtures, murs, toits à grandes enjambées. À l’image encore du Polonais Cezary Bodzianowski : le corps nu de l’artiste effectue un improbable plongeon entre la baignoire et les toilettes d’une salle de bain. Buste courbé et bras tendus servent de support à un arc-en-ciel hâtivement peint à même le corps. Entre représentation de l’artiste, abandon caustique à la logique de l’échec et promesses acides de bonheur.
« Les Promesses du passé, une histoire discontinue de l’art dans l’ex-Europe de l’Est », Centre Pompidou, Paris IVe, www.centrepompidou.fr, jusqu’au 19 juillet 2010.
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East Side Story
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°625 du 1 juin 2010, avec le titre suivant : East Side Story