S’il est un artiste dont l’œuvre n’a cessé d’être décortiquée, commentée, analysée, célébrée ou honnie, c’est bien celle de Marcel Duchamp. Si celui-ci reste un homme énigmatique, on peut raisonnablement s’interroger sur la pertinence de toute nouvelle exposition à caractère rétrospectif. Certes, il devient de plus en plus difficile de rassembler ses œuvres en un même lieu tant les institutions, musées et collections privées semblent peu désireuses de prêter leurs pièces. La vaste présentation qui se tient au Musée Tinguely à Bâle constitue à bien des égards un événement unique. Son caractère exceptionnel repose principalement sur deux atouts. Le premier, de taille il est vrai, est la personnalité même du commissaire de cette rétrospective : Harald Szeemann. Auteur de manifestations aujourd’hui considérées comme historiques (Documenta, Biennale de Venise...), Harald Szeemann est réputé pour le sérieux de ses recherches et sa capacité à renouveler les visions traditionnelles de l’histoire de l’art. Le second atout de cette exposition repose sur sa thématique. En focalisant son attention sur l’influence que Duchamp exerça sur les artistes des années 50 et plus particulièrement Jean Tinguely, le commissaire propose une relecture non seulement des fameux ready-mades mais aussi des divers mouvements mécaniques, jeux d’optiques mis en place par Duchamp dans ses œuvres. En près de 160 œuvres, cette exposition offre un panorama pas toujours très clair du parcours de Duchamp et de sa réception dans l’immédiat après-guerre.
- BALE, Musée Jean Tinguely, Grenzacherstrasse, Solitude Park, tél. 61 681 93 20, 20 mars-30 juin.
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Duchamp sous l’œil d’Harald Szeemann
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°536 du 1 mai 2002, avec le titre suivant : Duchamp sous l’œil d’Harald Szeemann