Soixante jeunes artistes, d’Absalon à Yanobe, français mais aussi étrangers, sont réunis à l’École nationale des beaux-arts pour un panorama de la création des années quatre-vingt-dix. L’occasion de porter un regard \"à chaud\" sur les enjeux artistiques actuels.
PARIS. Le titre choisi pour l’exposition, “Transit”, outre le nom d’une camionnette commercialisée par Ford, recouvre assez bien le statut des œuvres qui ont été rassemblées par Christine Macel à l’Énsb-a. Elles sont en effet toutes issues du Fonds national d’art contemporain, vieil héritage de la IIIe République redynamisé depuis une quinzaine d’années, chargé d’acquérir des œuvres mais sans destination véritablement pré-définie, sans souci de former un ensemble nécessairement cohérent, et en fin de compte assez fidèle reflet des tendances artistiques émergentes soutenues par l’Institution. Cette volonté de "coupe géologique" est renforcée dans le catalogue par des contributions de nombreux commissaires d’expositions et de critiques d’art aux vues souvent divergentes, mais qui soutiennent tous cette génération d’artistes. "Transit" pourrait alors apparaître comme un état des lieux "à chaud" de la jeune génération des années quatre-vingt-dix, telle qu’elle est analysée dans notre pays.
Mutations
Les soixante artistes exposés quai Malaquais ont symboliquement une trentaine d’années, puisque la limite de 1960 a été arrêtée pour leur date de naissance. Les œuvres ont été réparties en quatre grandes thématiques. La première, l’art du faux-semblant, s’appuie encore sur quelques tendances des années quatre-vingt, à l’image d’un Philippe Thomas et de son agence des "Ready made appartiennent à tout le monde", pour se continuer chez de jeunes créateurs comme Alain Bublex ou les artistes de la collection Yoon Ja et Paul Devautour. Le deuxième ensemble recouvre une constante dans l’art, à savoir les "Espaces urbains, espaces naturels et non-lieux", qui correspond en un sens au thème traditionnel du paysage, avec Timothy Mason, Éric Poitevin ou Didier Marcel. Le corps, absent ou présent, travesti, voire mutant, est au centre des travaux de créateurs tels que Marie-Ange Guilleminot, Wendy Jacob, Kenji Yanobe ou Inez Van Lamswerde, alors que les tendances liées au banal rassemblent, pour le commissaire de l’exposition, des artistes aussi différents que Closky, Joseph Grigely ou Philippe Parreno.
TRANSIT, 16 septembre-2 novembre, École nationale supérieure des beaux-arts, 13 quai Malaquais, 75006 Paris, tél. 01 47 03 50 74, tlj sauf lundi 13h-19h, catalogue 160 p., 150 F.
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Du transit au transitif
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°43 du 12 septembre 1997, avec le titre suivant : Du transit au transitif