Le passant qui déambule sur la place Stanislas à Nancy et qui aperçoit comme un tortillon de néons courbes accrochés sur la façade du musée des Beaux-arts ne manquera pas de se demander ce que c’est. Il n’aura pas tort et rien ne réjouira plus François Morellet qui en est l’auteur.
Le théorème de François Morellet
L’artiste lui expliquera qu’il s’est servi du nombre π (Pi) pour obtenir une distribution de lignes indépendantes de sa volonté. Il lui dira aussi qu’il s’agissait de rendre hommage à Lamour, le merveilleux créateur xviiie des grilles en fer forgé qui ornent la place en question. Le passant écoutera
encore François Morellet lui raconter comment, fort de la mise en œuvre d’un tel système, il en a multiplié les variations, tant formelles que matérielles.
De fait, son œuvre compte quantité de pièces intitulées π picturaux, π piquants, π puissants, π rococos, π color, π cycles, selon qu’ils mettent en jeu des cercles, des couleurs, des angles courbes, des traits épais, etc.
Une ligne infinie générée par le nombre Pi
Qu’il l’utilise sur le plan ou dans l’espace, François Morellet déploie indifféremment ce cheminement aléatoire avec des lignes tracées à la peinture, des rubans adhésifs, des néons et autres matériaux.
La série des Beaming (2002) est ainsi faite d’un cheminement de poutres superposées par une
de leurs extrémités selon un angle défini par un multiple de π.
Quant à cet autre ensemble, Icy Climbing Beam (2004), qui s’offre à voir comme une espèce de jeu de jambes en l’air, il est constitué selon une progression de la valeur des angles. Ce sont là des pièces d’une extrême blancheur qui, accrochées au mur, fonctionnent comme de lumineux bas-reliefs.
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Du nombre Pi, ce promoteur de l’abstraction géométrique déduit des œuvres ludiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Du nombre Pi, ce promoteur de l’abstraction géométrique déduit des œuvres ludiques