Du neuf à l’Academy

L'ŒIL

Le 1 avril 2004 - 331 mots

Les six salles d’apparat de Burlington House, situées au premier étage de la Royal Academy of Arts, sont restées inaccessibles pendant près de deux siècles. Leur restauration, qui a duré quatre ans, révèle au public une architecture néopalladienne dont le décor, conçu en 1720-1722 par William Kent à son retour d’Italie, s’inspire des villas baroques romaines – encadrements dorés, cartouches en plâtre et putti, plafonds peints par Sebastiano Ricci – selon le gusto italiano cher à Lord Burlington.
Ce lieu est aujourd’hui entièrement dédié aux collections de la Royal Academy, riches de 875 tableaux, 525 moulages d’après l’antique, 6 000 dessins d’architecture, 340 sculptures…, qui seront présentés par roulement.
Ce premier accrochage se veut représentatif des différents aspects d’une collection constituée au fil des années par les œuvres déposées par les membres de l’Académie, et enrichie par diverses donations. Point fort de cette présentation, le choix de peintures anciennes, en particulier dix-huit œuvres de John Constable présentées dans la salle du Conseil, dont l’important Cheval bondissant (1825), paysage de grand format témoignant de la volonté de Constable de prouver au Salon que le paysage est un genre aussi important que la peinture d’histoire. On remarque aussi un autoportrait de Thomas Gainsborough (1787), deux tableaux de Joshua Reynolds, premier directeur de la Royal Academy of Arts – un autoportrait et un portrait de William Chambers représenté devant Sommerset House –, ainsi qu’un ensemble de gravures de Turner issues de son Liber Studiorum (1807-1812).
La grande salle de bal, consacrée à la création du XXe siècle, s’avère nettement moins convaincante (Charles Gere, Stanley Spencer ou David Hockney avec une double étude pour Un Grand Canyon de plus près qui ne compte pas parmi ses œuvres les plus réussies).
En voulant montrer que la Royal Academy of Arts n’est pas seulement une institution ancrée dans le passé mais qu’elle reste ouverte à la création contemporaine, cet accrochage montre aussi les limites de sa modernité.

LONDRES, Royal Academy of Arts, Picadilly, tél. 020 7300 8000, www.royalacademy.org.uk.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°557 du 1 avril 2004, avec le titre suivant : Du neuf à l’Academy

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