Nice accueille la première exposition monographique en France de Gianfranco Baruchello, peintre, poète, plasticien et cinéaste italien toujours actif à l’âge de 94 ans.
« Il peint de grandes toiles blanches avec plein de petites choses qui nécessitent d’être regardées de très près », disait de lui Marcel Duchamp. Le parcours chronologique permet de découvrir les réalisations d’un expert en juxtapositions de microprésences. Ses peintures, sculptures, dessins, photographies et installations confrontent l’œil et le cerveau à d’innombrables interactions inusitées. Issu d’une famille très aisée, le futur artiste fait des études de droit et d’économie avant de travailler dans l’industrie chimique. Il renonce définitivement à toute activité industrielle en 1959 pour se consacrer exclusivement à l’art. L’exposition est riche en vives surprises, mais nous n’irions pas jusqu’à écrire avec pathos, comme le fait le commissaire de l’exposition, Nicolas Bourriaud, dans un court texte de présentation proposé au public et aux étudiants de l’école, que « son œuvre se présente comme un attentat contre tout ce qui est massif, continental, autoritaire » ! Toujours à la Villa Arson, la Galerie carrée accueille « Con-notations, Comment percevoir une réalité à travers une autre ? », une mise en scène de onze ensembles réalisés depuis 2002 par Nikolaus Gansterer (né en Autriche en 1974). Particulièrement saillante, la série de dessins Maps of Bodying présente de grandes surfaces où surgissent des empreintes dessinées montrant « le corps comme un réservoir de fluides, de mouvements et d’activités somatiques sans cesse évoluant », comme il est précisé dans le journal de l’exposition.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°712 du 1 mai 2018, avec le titre suivant : Deux générations, deux réinventeurs de possibles