En 1969, Marguerite Duras réalise le film Détruire dit-elle, dans lequel elle énonce la destruction comme condition préalable au changement. Le film est projeté en écho à l’exposition déroulée au Frac Lorraine. Sur un mode comparable de déconstruction des limites préétablies, le parcours réunit huit artistes pour une petite explication autour de l’idée du mur, de sa fonction spatiale et de ses enjeux symboliques, lorsqu’il se fait élément de pouvoir et de séparation, seuil à refouler ou à transgresser.
Un refoulement littéralement saisi par Jeppe Hein qui impose une cloison dans l’espace d’exposition, dont le lent déplacement finit par regagner les murs du lieu, menaçant, puis repoussant le visiteur vers l’extérieur. Gordon Matta-Clark perce et déstabilise les espaces architecturaux, Monica Bonvicini nous invite à saccager par nos pas un mur de plâtre posé au sol, tandis que Lida Abdul, armée d’un lourd pinceau, repeint de blanc, lentement, en vain, gravas et fragments de murs d’une ruine dans un paysage afghan sec et pierreux. Une séquence poétique bouleversante d’effacement et de reconstruction qui replace alors le mur dans sa plus drastique actualité.
« Wall to be destroyed », Frac Lorraine, 1 bis rue des Trinitaires, Metz (57), tél. 03 87 74 20 02, jusqu’au 8 janvier.
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Détruire dit-elle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Détruire dit-elle