Sabotage. - Qu’est devenu Matthieu Laurette ? Dans les années 1990, l’artiste avait systématiquement imposé sa présence sur les plateaux télévisés pour y faire sa promotion (I Am an Artist) et celle de ses Produits remboursés, une série consistant à vivre gratuitement grâce aux opérations marketing du type « satisfait ou remboursé ».
Le 16 mars 1993, six millions de téléspectateurs et téléspectatrices assistent ainsi à sa première Apparition dans l’émission « Tournez manège ». Entre art conceptuel et Pop Art, la démarche de Matthieu Laurette est toujours d’actualité, ainsi que vient le souligner cette exposition monographique, la première que lui consacre un musée français. Installation, vidéos, sculptures, photographies, contrats, œuvres sur papier... le parcours retrace trente années d’activité. Dense, il cherche moins à rassurer le visiteur par des repères chronologiques qu’à l’embarquer dans une logique de détournement permanent. Il faut donc prendre le temps de s’immerger, d’autant que Matthieu Laurette a introduit des possibilités de « dérives », comme des hypothèses de sabotage de sa propre rétrospective. Reste que ses stratégies multimédia, comme sa Critique institutionnelle ILR (pour In Real Life, terme que l’artiste préfère à celui de performance), se prêtent mal à l’accrochage. Celui-ci se contente souvent de les documenter : en hauteur, des affichages publicitaires contiennent des images d’expositions de Matthieu Laurette, à la fois photos souvenirs et archives de la pratique de l’artiste.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Détournements permanents
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Détournements permanents