La Tate Modern consacre une double monographie Alexander Rodtchenko et Lioubov Popova, qui servent de guide à une redéfinition du Constructivisme russe.
Vaste affaire que l’institution londonienne compte traiter en quelque trois cent cinquante pièces à partir de 1917, année de la Révolution d’octobre. Le parcours recèle en point d’orgue la reconstitution du club ouvrier créé par Rodtchenko à l’occasion de la Foire internationale de 1925 à Paris, dédiée aux Arts décoratifs et industriels pendant laquelle l’Union soviétique avait fait la démonstration de son art.
Si on connaît l’œuvre de Rodtchenko popularisé par ses collages et photographies aux angles aigus, l’œuvre de Popova est, elle, beaucoup moins familière. Sa période cubo-futuriste, la plus connue, étant exclue du cadre chronologique, l’exposition présente son abstraction radicale entre 1917 et 1921, puis le développement résolument constructiviste, des affiches aux costumes de théâtre en passant par les textiles et les scénographies.
Des premiers pas artistiques de la Révolution résolument abstraits pendant lesquels la jeune femme peint des compositions architectoniques en adéquation avec « la gifle au bon goût » (l’art bourgeois et figuratif) assénée par l’avant-garde, jusqu’au groupe de l’exposition 5 x 5 = 25, le parcours dessine la synergie entre les deux artistes. Autour d’eux, Medounetski, Stepanova, Yakoulov, Gan et les frères Sternberg prononcent la « mort du tableau », la fin de tout art « contemplatif » et la venue d’un art « actif » et scellent le destin de cet art constructiviste. Le productivisme, courant organisé autour des préceptes de rationalité, technique, praticité de la forme et le rôle actif de la couleur, enjoint à la démocratisation de l’art. Mais Popova, emportée en 1924, ne pourra réaliser complètement ses aspirations. Reste à découvrir ces destins croisés.
« Rodtchenko and Popova : Defining Constructivism », Tate Modern, Londres (Grande-Bretagne), www.tate.org.uk
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Destins constructivistes
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°611 du 1 mars 2009, avec le titre suivant : Destins constructivistes