Dessins contemporains surréalistes

Son mérite est d’avoir, dès l’origine, constitué un ensemble d’art graphique au choix très affirmé, avec comme ligne de force le dessin d’état d’esprit surréaliste. Le bilan de cette politique audacieuse est actuellement présenté à l’Institut néerlandais qui dévoile, pour la première fois à Paris, l’univers baroque et satirique d’une génération de dessinateurs internationaux, née après 1950.

Un vent de folie parcourt les cimaises du centre culturel parisien. Les dessins, souvent de grands formats, impressionnent par leur audace technique et figurative. Ils ont en commun une bonne dose d’humour et de dérision qui se lit dans la profusion des détails et l’onirisme des compositions. Les cavernes de lavis brun d’Ewoud Van Rijn comme les mondes dystopiques de Hans de Wit témoignent, depuis Jérôme Bosch, d’une certaine tradition néerlandaise pour l’occulte et le fantastique.

Les autres nations ne sont pas en reste. La fièvre surréaliste n’a pas épargné la sphère anglophone avec les capharnaüms de l’Américain Charlie Roberts ou les architectures utopiques de l’Anglais Paul Noble. La contagion s’est propagée de l’Allemagne à l’Amérique latine, en passant par l’Autriche, avec les précipices du Berlinois Peter Feiler, les dessins en mouvement du Viennois ManfreDu Schu et les écorchés du Mexicain Oscar Camilo de las Flores. Le ton général de l’exposition dénote une vision sombre et violente de notre société contrebalancée par une imagination débridée où le rêve et l’espoir ont quand même droit de cité.