Street Art - Lieu singulier en périphérie de Bruxelles, situé dans une ancienne malterie, le Mima (Millennium Iconoclast Museum of Art) poursuit l’ambition, depuis son ouverture en 2016, d’être un espace d’exposition mettant en perspective l’art et les questions sociales.
Le choix d’exposer le street-artiste portugais Alexandre Frato (né en 1987), dit Vhils – dont on retrouve les créations dans l’exposition « We are here » du Petit Palais, [lire p. 87] – est en ce sens particulièrement pertinent. Ses fresques sont visibles dans les villes du monde entier avec au total, pas moins de quarante-neuf réalisations monumentales figuratives, employant sa méthode scratching the surface. L’artiste gratte la surface des murs pour ériger ce qu’il appelle « des monuments à des inconnus ». L’exposition évite l’écueil d’une simple monstration d’œuvres de street art, et la dimension muséale est tout à fait assumée. Vhils met à nu les murs du musée, laissant apparaître un visage au milieu des briques ou, plus surprenant, en projetant une vidéo immersive de la foule de villes du monde entier, au ralenti, comme un témoignage d’une hyperactivité urbaine dans des environnements frappés par une mondialisation effrénée tendant à uniformiser les cœurs de villes. Si certains décollages-recollages d’affiches évoquent peut-être trop directement les pratiques des Nouveaux Réalistes, l’installation finale est saisissante : des dizaines de paraboles orientées vers le visiteur rappellent que l’être humain est social par nature, et que l’hyperconnectivité est à la fois un mal contemporain et une constante historique.
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Des villes aux mille visages
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°779 du 1 octobre 2024, avec le titre suivant : Des villes aux mille visages