Sans la venue à Auvers de Van Gogh, mériterait-elle la célébrité, cette haute maison du docteur Gachet ?
Sans aucun doute, oui ! Car cet « excentrique », comme disait Vincent, se révèle être en fait un homme actif, cultivé et affable. Médecin bien sûr, philanthrope généreux, ami des animaux et des plantes rares, aimant le théâtre, il est aussi collectionneur avide, amateur d’art et passionné de gravure. Il rencontre Corot, Bresdin, Manet. Autour de lui gravitent Pissarro, Daubigny, Guillaumin, Cézanne. Tous échangent, débattent et correspondent. Dans les vingt-quatre lettres présentées, dont dix inédites provenant des archives départementales, il est question des joies et des soucis de l’existence, d’argent, de marchands et d’expositions. Chaque écriture révèle un caractère, chaque page confirme un style. Les plumes de Gauguin et de Théo évoquent le Salon des indépendants et celui des XX à Bruxelles, celle de Cézanne signale une présentation chez Durand-Ruel, celle de Seurat explique avec un petit croquis le principe optique. Sans conteste, les deux plus belles lettres sont signées Vincent. Sur l’une, adressée au peintre Anthon Van Rappard, il dessine au fusain entre les mots un visage féminin « car il y a de l’âme dans cette craie de montagne ». L’autre est sa réponse au premier critique de son œuvre, Albert Aurier, dont les éloges suscitent sa « gratitude ». La présentation de ces missives d’artistes épistoliers est sobre ; toutes valent d’être vues et lues.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Des peintres prennent la plume
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Maison du docteur Gachet, 78, rue Gachet, Auvers-sur-Oise (95), tél. 01 30 36 81 27.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°669 du 1 juin 2014, avec le titre suivant : Des peintres prennent la plume