À l‘aube de la civilisation chinoise, le culte des ancêtres occupait une place primordiale, célébré essentiellement par des banquets dédiés aux défunts. Pour ces cérémonies, la vaisselle se devait d‘être la plus belle possible, faite du matériau le plus précieux, à l‘époque, le bronze. Les procédés de fabrication ne furent pas découverts en Chine avant le XXIe siècle av. J.-C., soit un millénaire après l‘Égypte ou la Mésopotamie, mais les artisans chinois atteignirent rapidement un point de perfection qui devait se poursuivre jusqu‘à l‘apparition du fer au VIe siècle av. J.-C. Vases rituels réservés au culte des esprits et des ancêtres, ces récipients étaient destinés au vin et aux aliments, consommés par les nobles au cours de banquets dans lesquels ils faisaient fonction de prêtres. Les Shang, régnant entre le XVIe et le XIe siècle, semblent avoir beaucoup apprécié le vin, au point que l‘on a pu dire que l‘art du bronze de la période Shang reflète l‘art de bien boire, un art qui a causé leur ruine et leur remplacement par les Zhou. Pour les aliments solides, les formes étaient plus simples. Tous ces vases avaient une grande valeur prouvant la richesse du possesseur. Un empereur Zhou avait le droit d‘en détenir dix-sept, un officier cinq. Au cours des siècles, les formes tendent vers une plus grande élégance, les surfaces se couvrent de motifs en relief de plus en plus fins, évoquant dragons, oiseaux, animaux ou nuages et finissent même par être habillées d‘incrustations d‘argent ou de turquoise au temps des Royaumes Combattants. Chargés d‘un puissant symbolisme, d‘une signification politique, religieuse et sociale, ces bronzes font revivre en quinze siècles d‘histoire de la Chine une page prestigieuse de l‘histoire de l‘art.
Musée Cernuschi, jusqu‘au 10 janvier, cat. Paris/Musées, 192 p., 212 ill. dont 52 en couleur, 245 F.
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Des festins pour les ancêtres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°500 du 1 octobre 1998, avec le titre suivant : Des festins pour les ancêtres