"Où en est le paysage aujourd’hui ?", semble se demander l’exposition "Sense of Place" rassemblant quelque cent soixante images prises par une quarantaine de photographes européens.
Aux yeux de l’institution bruxelloise Bozar et de sa commissaire, Liz Wells, une universitaire de Plymouth, le paysage trouve apparemment "une actualité brûlante" avec les questions environnementales. Méfiance, car récupérer une photographie prise en 1999 par Andreas Gursky pour la regarder à l’aune de la post-nature est un exercice à la limite de la déontologie. Il faudra mieux se conformer aux répartitions géographiques simplifiées – et simplistes – entre le Nord, le Centre et le Sud pour interroger les notions de lieu, de nationalité et d’interaction entre l’homme et le paysage assimilé à son cadre de vie. Sauf que des frontières et des identités, l’écologie n’en a cure ! C’est là toute l’ambiguïté du projet par là même généreux dans son éclectisme.
La lecture des photographies rassemblées pour cet exercice estival n’est donc pas des plus aisées. Il leur faudra notamment résister aux assimilations et aux raccourcis. Côté participation française, les images du barrage de Roselend dans le Beaufortin prises par Céline Clanet et les variations lumineuses de Chrystel Lebas témoignent de cette difficulté liée à l’hétérogénéité d’un projet qui brasse les œuvres
archiconnues de Gursky, Brotherus ou Eliasson à de plus jeunes photographes. Attention aux clichés du paysage, ils sont nombreux.
Palais des beaux-arts, Bozar, 23, rue Ravenstein 23, Bruxelles (Belgique), www.bozar.be
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Des clichés en (trop grand) nombre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Des clichés en (trop grand) nombre