« Paysages dessinés du XVIIIe siècle », voilà un thème qui n’est pas forcément engageant, si l’on imagine, derrière ces paysages, une version en noir et blanc des vues peintes de l’époque, évidemment composées et artificielles, ou une ennuyeuse série de gloriettes derrière leurs bosquets… D’autant que ces paysages illustrent souvent deux lieux communs de l’histoire de l’art : le voyage en Italie, et son cortège de ruines, toujours les mêmes d’un artiste à l’autre, et les premiers paysages « réalistes », petits coins de verdure, moulins ou cours de ferme, thèmes très hollandais. Et pourtant, l’exposition de dessins du musée des Beaux-Arts de Rouen, qui reprend celle de l’École des beaux-arts de Paris, est un vrai bonheur. D’abord par les couleurs. Parfois, des aquarelles chatoyantes. D’une vue à l’autre, un style, des techniques radicalement différentes, jusqu’à cette étrange marine, qui ferait presque penser à Hokusai. Et de l’audace : vues arrière de tombeaux, au plus près des broussailles et des cailloux, une cour de ferme dématérialisée par le soleil, de vrais instantanés de voyage, avec leurs « ratés ». Filons ensuite dans l’aile nord. Le musée y présente des paysages de sa collection, avec tout de même, des feuilles de Vien et d’Hubert Robert. Un vrai dépaysement.
« Paysage français du XVIIIe siècle. Dessins de l’École nationale supérieure des beaux-arts », ROUEN (76), musée des Beaux-Arts, esplanade Marcel Duchamp, tél. 02 35 52 00 62.
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Dépaysages...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°574 du 1 novembre 2005, avec le titre suivant : Dépaysages...