Voilà plus de vingt ans, Jean-Hubert Martin, alors directeur du Musée national d’art moderne, imaginait pour célébrer le bicentenaire de la Révolution une exposition d’art contemporain d’un type nouveau. Intitulée « Magiciens de la Terre », celle-ci réunissait des artistes issus du circuit occidental convenu et des artistes venus d’ailleurs jusque-là tenus en marge.
Ce faisant, il ouvrait une brèche colossale dans le champ des arts plastiques et nombre de productions artistiques, telles que celle des aborigènes australiens, faisaient leur entrée dans le monde de l’art.
Né en 1973 dans l’État du Queensland, sur l’île de Badu, Dennis Nona compte parmi les artistes australiens contemporains les plus actifs et les plus présents sur la scène internationale. Si son art, qui mêle pratique de l’estampe et sculpture monumentale, participe à la défense et à l’illustration de la culture de sa région natale, il est fort d’une grande invention plastique. Le bestiaire dont il est pour l’essentiel le vecteur et qui se double d’une singulière représentation de la figure humaine et du règne végétal vise à un renouveau iconographique.
A contrario d’une tradition locale qui perdure dans la relation exclusive d’un mythe ou d’une légende, l’art de Dennis Nona se plaît à multiplier les entrées et à réunir dans l’unité d’une même œuvre les figures les plus variées. Tout un monde d’animaux marins l’envahit, de la tortue au requin, lesquels sont associés à des silhouettes d’oiseaux ou d’êtres hybrides dont les formes découpées semblent les faire surgir d’un espace imprévisible.
Le choix que fait Nona de réaliser des pièces volontiers monumentales conduit l’artiste à ne jamais en finir avec les détails. Non seulement il les peaufine, mais il les accumule, de sorte à créer un monde propre et inédit. Une sorte de théâtre du monde qui joue des réminiscences de la culture de ses ancêtres et de formulations pleinement contemporaines.
Hôtel Hèbre de Saint-Clément, 63, avenue du Général-de-Gaulle, Rochefort (17), tél. 05 46 82 91 60, jusqu’au 30 septembre 2011.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Dennis Nona, un autre monde
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Bordeaux
« Arts d’Afrique, voir l’invisible »
Musée d’Aquitaine
Du 21 mars au 21 août
Voir L’œil n° 636
Cahors
« Mues, Béatrice Casadesus, André Nouyrit, Edmée Larnaudie »
Musée Henri Martin
Du 18 juin au 25 septembre
Limoges
« Limoges révélée, une ville et l’art photographique (1839-1914) »
Galerie des Hospices
Du 24 juin au 25 septembre
« Chine de bronze et d’or »
Musée du président Jacques Chirac
Du 1er juin au 11 novembre
Rodez
« Louis Pons. La plume est le dard du dessinateur »
Musée Fenaille
Du 7 juillet au 30 octobre
Thouars
« Daniel Buren. Cela va sans dire, travail in situ »
Centre d’art la chapelle Jeanne d’Arc.
Du 3 juillet au 23 octobre
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°637 du 1 juillet 2011, avec le titre suivant : Dennis Nona, un autre monde