Degas et Toulouse-Lautrec, lignes parallèles

À ce jour, l’institution est détentrice de la plus grande collection au monde d’œuvres de l’artiste. L’idée de proposer cette exposition répondait à l’envie, pour les organisateurs, de faire plaisir à Lautrec en invitant Degas : « Toulouse-Lautrec regarde Degas » est un regard admiratif de Lautrec sur son aîné de trente ans. Degas fut un peintre qui exerça une grande influence sur Lautrec. Ils se sont rencontrés dans les brasseries de Montmartre. La première partie de l’exposition rassemble leur cercle artistique et amical, comme le portrait qu’ils firent de leur hôtesse sous ce même titre : Mademoiselle Dihau au piano. Elle nous fait découvrir ensuite les thèmes communs : le monde de la nuit, les chevaux, le cirque et les femmes. Tous deux partagent la même passion pour la couleur et le dessin, tout comme la quête du geste essentiel, ni posé ni joué, dans un cadrage décentré. Le geste on ne peut plus banal de la danseuse regardant la plante de son pied devient un moment de grâce. On retrouve également chez ces deux artistes une même aisance à saisir le mouvement, sur la scène de l’opéra chez Degas, dans les théâtres parisiens chez Toulouse-Lautrec. La dernière partie de l’exposition montre les moyens de diffusion des artistes. Degas et Toulouse-Lautrec abolissent les frontières encore prégnantes en ce siècle de la hiérarchie des genres. Tous deux élèvent des sujets populaires au statut de grand art.