Le passage fatidique à l’an 2000 donne lieu à une sorte de surenchère entre les musées. C’est à qui trouvera l’idée la plus excitante, la plus originale, la plus à même de démontrer un savoir-faire muséal. Généralement, devant la multiplication des concepts mis en concurrence, les musées ont opté pour une sage exposition révélant les trésors de leur collection. D’autres, plus hardis, ont choisi de mettre en avant un thème fédérateur. Ce fut notamment le cas de ces expositions consacrées aux aléas de l’utopie dans l’histoire humaine. Enfin, quelques institutions ont préféré un subterfuge : présenter l’actualité de la création sans parti pris particulier. Après un « Voilà » assez réussi au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (L’Œil n°519), nous nous retrouvons face à un « Voici » au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Afin que nul ne doute du sérieux de l’affaire, on a demandé à Thierry De Duve d’être le commissaire de cette exposition. Ce critique et philosophe belge, aujourd’hui internationalement reconnu pour le sérieux de ses engagements, s’est donc attelé avec conviction à cette tâche. L’exposition qui en résulte se divise en trois parties judicieusement intitulées : me voici, vous voici, nous voici. Dans ce maelström d’œuvres du XXe siècle mises côte à côte, les visiteurs ne manqueront pas de remarquer de splendides Rodin, Picasso, Matisse, Mondrian, Magritte... principalement issus des collections du Palais des Beaux-Arts. Pourtant, malgré la rigueur du parcours, les visiteurs remarqueront la grande originalité de l’accrochage refusant toute idée de chronologie et jouant jusqu’à la parodie sur les rapports formels et les affinités esthétiques.
BRUXELLES, Palais des Beaux-Arts, 23 novembre-28 janvier.
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De Voilà à Voici
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : De Voilà à Voici