De Paris à Nantes - La route des retables

Le musée profite en effet de ses travaux d’extension pour présenter, hors les murs, les grands retables parisiens du XVIIe siècle qu’il hérita de la Révolution. Dans la capitale en révolte, la fermeture des couvents et des églises entraîna un vaste mouvement d’œuvres d’art dont les musées de région, à l’instar de celui de Nantes, furent, en partie, les heureux dépositaires.

Ne sont présentés à l’Oratoire que des tableaux de grands formats qui rappellent l’origine de leur commande. Destinés à orner les autels répartis dans les édifices, ils devaient être vus et compris de tous, conformément aux préceptes didactiques formulés par le concile de Trente. Les peintres développèrent, en conséquence, un langage pictural clair et grandiloquent, autrement dit baroque, dont témoignent les œuvres choisies peintes par Vouet, Bourdon, La Hyre ou Vignon.

Clou de l’exposition, le monumental Repas chez Simon le pharisien, l’un des chefs-d’œuvre de Philippe de Champaigne, a été restauré pour l’occasion. Commandé vers 1656 par la reine Anne d’Autriche pour le réfectoire de l’abbaye du Val-de-Grâce, il atteste, avec éloquence, de la vitalité de la commande religieuse de l’époque. Le tableau est accroché dans le chœur de la chapelle, où le visiteur le découvrira dès son entrée dans l’édifice, rétablissant ainsi la mise en scène établie par la Contre-Réforme.