LILLE
L’Institut pour la photographie présente dans ses murs, pas encore rénovés, sa première programmation, préfiguration du projet initié il y a trois ans par Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, et Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles.
En avril 2020, une deuxième salve d’expositions, elles aussi gratuites, sera organisée avant la fermeture du lieu en juin pour réhabilitation et une inauguration programmée fin 2021. En attendant, les sept expositions proposées par Anne Lacoste, sa directrice, posent sur 1 500 m2 le champ d’études de l’institut, à savoir toute l’histoire de la photographie à travers ses différents usages et formes. Le traitement photographique du quotidien choisi pour thème s’incarne ainsi dans sept approches totalement différentes, toutes passionnantes dans leurs contenus et justes dans leur accrochage, que ce soit les portraits de famille de Thomas Struth, Slab City de Laura Henno ou l’approche de la réalité de Lisette Model, mise en regard avec celles de ses élèves (Leon Levinstein, Diane Arbus, Rosalind Fox Solomon) ou ceux qu’elle a inspirés comme Mary Ellen Mark. Le récit de Home Sweet Home sur l’évolution du regard porté sur les intérieurs britanniques de 1978 à nos jours par trente photographes anglais, déjà montré à Arles, se fait ici plus analytique. L’approche documentaire domine largement cette première programmation, qui fait aussi la part belle à l’archive ou au vernaculaire via l’analyse de l’image de la carte postale nord-américaine entre 1900 et 1940 et les subtiles photomontages d’Emmanuelle Fructus à partir de figures découpées dans des photographies de famille ou d’identité, exposés pour la première fois.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°729 du 1 décembre 2019, avec le titre suivant : De l’usage photographique du quotidien