De l'art et des jeux !

Sa commissaire, Zoë Gray, l’a conçue dans un esprit d’ouverture aux publics, alliant un parcours ludique à une réflexion critique sur le travail, le jeu et la paresse. Placés sous le signe de cette utopie concrète et le patronage de Robert Filliou, les trois espaces de la biennale traitent chacun une notion. La Halle de la Courrouze, ex-friche militaire inaugurée pour l’occasion, se transforme en un terrain de mini-golf (GOGOLF) imaginé par François Curlet. Les trous sont réinterprétés par les artistes dans une veine poétique (Ann Veronica Janssens) ou burlesque, souvent noircie d’ironie à l’image de la cellule de prison de Michael Dans. Le Frac Bretagne s’attaque au gros morceau, le travail, et montre certains des projets les plus stimulants, tels la sculpture monumentale de Michael Beutler, usine de papier à but non lucratif, ou le film de Marianne Flotron, intrusion édifiante dans le monde de l’entreprise. Un poil paresseux, les espaces du Musée des beaux-arts s’accordent avec leur sujet. Zoë Gray a préféré réduire la liste des artistes pour leur permettre de montrer plusieurs œuvres, conférant ainsi à la proposition une grande lisibilité. On l’a compris, la rentabilité n’est pas une priorité. La biennale ne cède pas non plus à l’entertainment, malgré son désir d’augmenter la fréquentation par rapport au petit score de 2012. Ne pas oublier le off, qui mérite plus qu’une petite visite de courtoisie.