À l’occasion de la parution du catalogue de ses peintures italiennes et hispaniques des XIVe-XVIIIe siècles, le Musée de Tessé invite le public à redécouvrir ses fonds.
LE MANS - Grâce à une politique de prêts généreuse, quelques-unes des pièces du Musée de Tessé, au Mans, apparaissent régulièrement dans les grandes expositions. Le fonds n’était néanmoins pas si connu et recelait encore quelques surprises. Corentin Dury, commissaire de l’exposition « De Florence à Séville », propose ainsi de réattribuer un tiers des œuvres italiennes, fruit de ses propres recherches et de la solide campagne de consultation d’une kyrielle de spécialistes. Les musées français gagnent un Couronnement d’épines de Bartolomeo Manfredi, une œuvre longtemps considérée comme une copie mais à laquelle il rend toute son authenticité, documents d’archives, rapport de restauration et aval de l’historien Gianni Papi à l’appui. Il suggère aussi les noms de Niccolò di Mariano, Jacopo del Sellaio, Raffaellino del Garbo, Michele Tosini, Simone Barabino et Filippo Lauri pour des tableaux peu étudiés sur lesquels les avis divergeaient ; pour les Quatre Saisons de Lauri par exemple, il a même découvert le monogramme sur le rocher de L’Hiver.
Il a surtout réussi à reconstituer des « puzzles » en faisant le lien entre les panneaux des XIVe et XVe siècles acquis à Florence dans les années 1830 et 1840 par Evariste Fouret et d’autres morceaux issus des ensembles démantelés qui se trouvent aujourd’hui pour la plupart dans les collections américaines ou françaises, à l’exemple des polyptyques de Lippo Vanni ou de Franceso Pesellino. Ces reconstitutions sont certes démontrées brillamment dans le catalogue mais aussi explicitées dans le cadre de la présentation des œuvres. Grâce à un habile appareil didactique, les visiteurs comprennent pourquoi le support de la Vierge à l’Enfant de Lippo Vanni a une allure biscornue, résultat de sa transformation en tableau de chevalet ; ils apprennent à reconnaître la présence de deux volutes d’un perizonium sur les panneaux oblongs de Bernardo Daddi, signe qu’ils faisaient offices de pilastres pour une Croix.
Corentin Dury, jeune conservateur stagiaire de l’Institut national du patrimoine, se distingue par son sens des publics. Lors de ses études déjà, il travaillait en parallèle au secteur consacré au développement des publics du Musée du Louvre. Michel Laclotte ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à l’égard du jeune homme de 24 ans qui a suivi son cours sur la peinture siennoise à l’École du Louvre et dont il accompagne depuis les recherches.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
De Florence à Séville et au Mans
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 21 mars, Musée de Tessé, 2, av. de Paderborn, 72100 Le Mans, tél. 02 43 47 38 51, tlj sauf lundi 9h-12h, 14h-18h, entrée 5 €. Catalogue raisonné des peintures italiennes et hispaniques des Musées du Mans, éd. Snoeck, 280 p. 29 €.
Légende Photo :
Bartoloemo Manfredi, Le Couronnement d'épines, vers 1615, huile sur toile, 157 x 233 cm, Musée de Tessé, Le Mans. © Musée de Tessé, Le Mans.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°471 du 20 janvier 2017, avec le titre suivant : De Florence à Séville et au Mans