Du XVIe au XVIIIe siècle, la peinture génoise a connu un véritable âge d’or, dont on retrouve l’écho jusque dans les collections russes. Celles-ci sont exceptionnellement présentées à Gênes au Palais ducal, tandis que la National Gallery de Londres organise la première exposition consacrée en Grande-Bretagne à la peinture baroque ligure.
GENES (de notre correspondant) - Les deux expositions que le Palais ducal de Gênes et la National Gallery de Londres consacrent à la peinture baroque en Ligurie sont le fruit d’un long et complexe travail de revalorisation de la plus importante période de l’histoire de l’art génois. Cet effort a été ponctué au cours de ces dix dernières années par une série d’expositions et couronné en 1997 par le succès de “Van Dyck”. L’exposition du Palais ducal, “La grande peinture génoise de l’Ermitage, de Luca Cambiaso à Magnasco”, considère cette époque fastueuse du point de vue de collections internationales du XVIIIe siècle. Organisée par deux conservateurs du Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, Svetlana Vsevolojskaya, responsable des peintures italiennes, et Irina Grigorieva, en charge des dessins italiens, elle se concentre en effet sur les collections des tzars, et notamment sur celle de Catherine la Grande. L’Ermitage conserve en effet l’un des plus importants fonds d’œuvres de l’école génoise en dehors de Ligurie. À partir de documents évoquant les rapports politiques et économiques à l’époque entre la Russie et cette région, notamment les échanges commerciaux qui partaient du port de Gênes, l’exposition présente quelques-uns des artistes les plus représentatifs de cette période : Luca Cambiaso, Bernardo Strozzi, Gioacchino Assereto, G. B. Castiglione dit “Il Grechetto”, Anton Maria Vassallo, Valerio Castello et Alessandro Magnasco. En outre, une section est consacrée au dessin avec, entre autres, des œuvres de Cambiaso, Lazzaro Tavarone, Domenico Piola et Magnasco, ainsi qu’un dessin rare de Charles de Wailly, qui illustre le cycle décoratif du palais Campanella, détruit pendant la dernière guerre.
Au même moment, la National Gallery de Londres organise “La peinture baroque à Gênes” dans la Sunley Room, la première exposition du genre en Grande-Bretagne. Fruit d’une sélection rigoureuse, elle montre vingt œuvres provenant de musées publics, d’églises génoises et de collections privées, réalisées par les principaux artistes locaux (Castiglione, Strozzi, Gregorio De Ferrari, Castello, Piola et Filippo Parodi), mais aussi par ces peintres que la riche aristocratie conviait de toute l’Europe comme Van Dyck, Rubens et Orazio Gentileschi. Parmi les tableaux exposés figurent certains chefs-d’œuvre incontestés comme le Portrait équestre de Giovan Carlo Doria de Rubens, provenant du Musée national du palais Spinola, L’Adoration des mages de Giovanni Benedetto Castiglione de l’église de San Luca, L’Enlèvement de Proserpine de Bernardo Castello du Palais royal de Milan et la célèbre Cuisinière, conservée au Palazzo Rosso, de Strozzi, unique peintre génois présent dans les collections de la National Gallery.
- La grande peinture gÉnoise de l’Ermitage, de Luca Cambiaso À Magnasco, jusqu’au 30 juin, Palais ducal, Piazza Matteotti 9, Gênes, tél. 39 010 557 4000, tlj sauf lundi 9h-21h.
- La peinture BAROQUE à gÊnes, jusqu’au 16 juin, National Gallery,
Trafalgar square, Londres, tél. 44 207 7747 2885, tlj 10h-18h.
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De Cambiaso à Magnasco, l’âge d’or de Gênes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°146 du 5 avril 2002, avec le titre suivant : De Cambiaso à Magnasco, l’âge d’or de Gênes