Danse avec Tony Regazzoni

Dressant une véritable archéologie de la discothèque, l’ensemble des œuvres, fruit d’une année de résidence au CACC, est issu de photographies, vidéos et archives récoltées durant ses explorations en Italie des boîtes de nuit tombant en ruine, dont la plus connue est L’Ultimo Impero. Bien que teinté d’une mélancolie romantique, tout est conçu pour faire revivre ces lieux emblématiques et empêcher que « les statues meurent encore une fois ». Deux salles, deux ambiances. Alors que des sérigraphies tirées sur des morceaux de parquet, récupérés lors de ses voyages, reproduisent des paysages désertiques, de l’autre côté, la musique et le sol en damier fluorescent nous entraînent sur la piste de danse. Ou serait-ce un piège ? Une éternelle illusion, à l’image de ce que l’artiste recherche en se déjouant des codes de la Renaissance italienne. Une imitation d’une statue grecque, du faux marbre, des vestiges de colonnes corinthiennes, en polyester, autant de références entremêlées qui donnent une légitimité et un ancrage artistique aux boîtes de nuit, dont la beauté architecturale méditerranéenne est ainsi exacerbée. À l’heure où il semble de plus en plus difficile de faire la fête, cette exposition immersive recréée l’ambiance magique liée au mythe de « la fièvre du samedi soir ». La promesse d’une ultime danse.