Chine - Collection

Tours (37)

Dans les archives du Quai d’Orsay

Château de Tours – Jusqu’au 19 mai 2024

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 23 janvier 2024 - 359 mots

Chine -  Le 27 janvier 1964, la France, à l’initiative du général de Gaulle, reconnaissait la République populaire de Chine.

Dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques France-Chine, des manifestations s’organisent, dont cette exposition, « Ombres chinoises », proposée par le Jeu de paume au Château de Tours à partir des collections du ministère des Affaires étrangères. Les archives du ministère conservent en effet divers fonds photographiques liés à des carrières de diplomates. L’intérêt porté par Pia Veiwing, commissaire de l’exposition, aux photographies réalisées en Chine par Hélène Hoppenot entre 1933 et 1937, et par André Travert entre 1946 et 1949, dévoile deux démarches distinctes et deux périodes très différentes dans l’histoire du pays. Épouse du diplomate et écrivain Henri Hoppenot, Hélène Hoppenot (1894-1990) a parcouru le monde au rythme des postes de son mari. Son journal – littéraire et politique – entamé au Brésil en 1918 et, depuis, publié aux éditions Claire Paulhan (2019), relate ses différents séjours et ses liens, notamment, avec Paul Claudel, Saint-John Perse et Darius Milhaud. C’est à son arrivée à Pékin, en 1933, qu’elle fait l’acquisition d’un Rolleiflex. Ses photographies démontrent un intérêt pour la Chine rurale, et pour les sites et les monuments historiques du pays. Cité interdite, muraille de Chine, rives des Trois Gorges, vendeur de cerfs-volants ou enfants dans un champ bordé de tombeaux d’empereurs Song : l’œil d’Hélène Hoppenot capte ce qui l’attire, soit autant de traces d’un monde disparu. La Chine d’André Travert (1921-1993) se situe après la deuxième guerre sino-japonaise. L’approche de ce diplomate en poste dans différentes villes jusqu’à la création de la République populaire de Chine est avant tout documentaire, et montre l’évolution du pays à travers ce qu’il peut glaner dans les rues ou au cours de grands rassemblements populaires. À la différence d’Hélène Hoppenot, les photos d’André Travert n’avaient fait l’objet, jusque-là, d’aucune exposition ni d’aucun livre. Ses rapports détaillés sur la situation en Chine pour le ministère des Affaires étrangères servirent à la diplomatie française, en particulier lors du déplacement officieux, en 1963, du sénateur Edgar Faure à Pékin en vue de la reconnaissance de la République populaire de Chine par la France.

« Ombres chinoises. Sous l’œil des diplomates »,
Le Château, 25 avenue André Malraux, Tours (37).

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : Dans les archives du Quai d’Orsay

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque