Alors qu’il entame la dernière phase de son chantier de rénovation, et qu’une partie de sa collection est présentée hors les murs, le Musée Rodin propose une exposition pédagogique qui nous introduit dans l’atelier du sculpteur.
Cent cinquante pièces issues des réserves et, majoritairement, inédites lèvent le voile sur le processus créatif d’Auguste Rodin (1840-1917). Le musée fait le pari d’une exposition sans emphase ni chef-d’œuvre, mais qui questionne intelligemment ses méthodes de travail. Une jungle de moulages en plâtre, d’esquisses en terre, d’abattis et de réductions retrace la genèse de ses réalisations les plus célèbres : La Porte de l’enfer, Les Bourgeois de Calais, et les monuments à Balzac, Victor Hugo ou encore Whistler. « Nous voulions révéler les incessants tâtonnements, hésitations et repentirs qui font partie de la gestation de l’œuvre », explique Hélène Marraud, co-commissaire de l’exposition. À la différence des marbres et bronzes, exécutés par des praticiens, les plâtres et les terres sont effectivement des témoins essentiels puisqu’ils conservent la trace des mains de Rodin et de la maturation de ses idées. À la manière d’un making of, la manifestation documente le travail colossal qui se cache derrière ces icônes. Les chapitres dévolus aux Bourgeois de Calais et à Balzac sont particulièrement intéressants, car ils montrent l’infinie multiplicité des solutions plastiques et esthétiques envisagées jusqu’à la fulgurance : l’émergence de la forme définitive et l’éclosion du chef-d’œuvre.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Dans l’antre du génie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée Rodin, 79, rue de Varenne, Paris-7e, www.musee-rodin.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : Dans l’antre du génie