Cercles fluides et colorés tirant sur l’ovale, longs rectangles à angles ronds déposés en aplats secs sur mur blanc, triangles allongés par la pointe zébrant verticalement la toile, la grammaire abstraite de Stéphane Dafflon pourrait bien s’abriter sous les cieux glorieux et sévères de l’art concret version helvète.
Mention Max Bill. Une sorte de légataire formaliste mais dissipé qui aurait pris acte de la domestication de l’abstraction picturale et de sa dissolution dans le décor et l’industrie visuelle, design graphique et mobilier en tête. Qui aurait pris acte, mais ne s’en offusquerait pas. Dans les pas des aînés suisses Mosset ou Armleder, sa pratique viendrait alors grossir le clan des sapeurs de l’autonomie vertueuse de l’œuvre telle que la modernité l’avait envisagée.
Peintures murales, interventions au sol, panneaux mobiles, grilles géométriques désaxées, défocalisations, torsions visuelles, pas de doute, Dafflon ne se prive pas de mettre en crise cette autonomie en portant largement l’attention sur l’espace d’exposition. Il le fait en s’appuyant sur une méthode de production singulière « assistée à l’ordinateur » qui achève de miner tout héroïsme. C’est que couleurs, motifs géométriques, compositions, extensions en 3D empruntent aux design industriel, produisant des surfaces lisses, efficaces et sans accident. Entre stratégie conceptuelle et formalisme bienheureux.
« Stéphane Dafflon, Turnaround », MAMCO, Genève (Suisse), www.mamco.ch, jusqu’au 27 septembre.
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Dafflon, design peint
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°616 du 1 septembre 2009, avec le titre suivant : Dafflon, design peint