Élève de Maillol qu’il rencontre en 1928 et qui lui transmet son goût des formes épanouies, Robert Couturier (né en 1905) s’inscrit dans la lignée de la sculpture figurative héritière du XIXe siècle. Mais c’est en s’éloignant de l’esthétique de son maître dont il semble alors prendre l’exact contre-pied, qu’il trouve sa voie. Il crée des figures maigres et filiformes (Saint Sébastien, 1944) qui rappellent fortement la tendance « misérabiliste » d’un Francis Gruber ou du Bernard Buffet des débuts. Par le délitement de la forme dans l’espace tout comme par le travail du matériau (surfaces tourmentées tout en aspérités), sa sculpture se rapproche de celles de Giacometti et de Germaine Richier. La carrière de cet artiste entre tradition et modernité a oscillé entre le succès et l’échec cuisant. Il bénéficie de nombreuses commandes publiques, notamment pour l’esplanade du Trocadéro et pour l’Exposition internationale des Arts et Techniques de Paris, en 1937, où il réalise 200 figures destinées à présenter la haute couture dans un décor surréaliste. Mais la plus ambitieuse de ces commandes, le Monument à Étienne Dolet (humaniste français brûlé pour hérésie), figure dressée de 3,75 m destinée à la place Maubert, fut finalement refusée et condamnée, pour hérésie artistique, à moisir dans les réserves de l’État. Grâce à la réhabilitation voulue par ces deux galeries parisiennes, Robert Couturier regagnera sans doute sa juste place.
PARIS, galerie Yves Gastou, jusqu’au 1er décembre et galerie Dina Vierny, FIAC, 24-30 octobre, cat. éd. Norma, 350 F.
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Couturier réhabilité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Couturier réhabilité