Corps multiples

Naviguant entre légèreté et tonalité plus grave, l’exposition développe en quelque 80 œuvres le regard des artistes sur le corps aujourd’hui. Le riche générique réunit 66 plasticiens français et étrangers, de Magdalena Abakanowicz à Mâkhi Xenakis. Chacun décline son approche du corps, tour à tour morcelé, augmenté, végétalisé, décoré, pixélisé, mais aussi soumis à la pression du regard ou au poids des jugements sociaux. Philippe Ramette aborde l’absurdité de notre rapport à la performance, avec cet homme poussant un mur à la manière d’un Sisyphe contemporain. L’œuvre s’intitule Éloge du dépassement. Performance sportive ou empreinte du corps, c’est selon avec la combinaison de moto d’Alexandra Bircken. Du vêtement métaphore d’une trace corporelle aux ornements et parures (celles de Nick Cave), il n’y a qu’une paire de manches. Sur un mur rose, Elsa Sahal étale sa sensuelle Vénus reconfigurée à partir d’éléments anatomiques en céramique. Un assemblage de seins, langues et autres organes dont on ne saurait trop dire s’il est sensuel ou monstrueux. Le parcours de l’exposition se prolonge dans le jardin de la Villa Datris, avec des pièces de Johan Creten, Gabriel Sobin, Fernando Botero ou Laurent Perbos qui revisite la statuaire antique avec humour et un clin d’œil à l’actualité olympique.