Complètement Babou

C’est un de ses anciens élèves de l’école des beaux-arts de Bourges, Mathieu Mercier, qui lui rend hommage en imaginant son accrochage. Si l’on connaît donc déjà quelques extraits de sa série Résidences de prestige consacrée au miracle pavillonnaire et son esthétique de style « Île-de-France » ou « Bordelais », on découvrira plus certainement une grande partie de cette peinture figurative faussement naïve. Cartographie, détails architectoniques, objets du banal quotidien, vie d’intérieur, mirages du progrès de classe moyenne, les toiles fouillent l’inconscient provincial comme personne.

Ce franc-tireur de la Figuration narrative trouve un écho tout à fait juste dans l’exposition qu’en propose son élève dont le style glacé est notoire. Sachant jouer des format et des illusions, il n’a pas hésité à mettre une toile représentant un vélo à l’échelle 1 (Style Course, 1970) adossée contre le mur de l’entrée comme une véritable bicyclette, à exposer des tableaux-objets, trompe-l’œil caustiques délicieusement datés, à jouer des perspectives des espaces du Frac comme de celles froidement exécutées dans les peintures. Babou fascine par son côté dépassionné, l’exécution tranchante de ses vues de détail. C’est une époque et une culture qu’on a trop peu revues. Mine de rien, le pop français n’a pas de quoi rougir : il est temps de s’en rendre compte.