Nélie Jacquemart (1841-1912) et Édouard André (1833-1894) ont constitué, tout au long de leur vie, une exceptionnelle collection dont témoigne l’accrochage permanent du musée. Celui-ci n’en présente pourtant qu’un tiers. L’exposition « Par amour de l’art » montre la face cachée de ce fonds, à travers une sélection d’œuvres peu ou jamais montrées au public. Après une première salle anecdotique ornée de portraits très académiques peints par Nélie Jacquemart, dont un d’Édouard André – peint au moment de leur rencontre en 1872 ; ils ne se marient qu’en 1881 –, les sections suivantes donnent un aperçu des goûts éclectiquesdes deux collectionneurs et de leur politique d’acquisition, à travers des pièces de qualité inégale, de la Renaissance au XVIIIe siècle.
Nélie apprécie particulièrement la peinture du Quattrocento, de beaux exemples flamands sont ici rassemblés, notamment une Allégorie de la chasteté d’Hans Memling et une Vierge en douleur. Édouard André voue quant à lui une admiration particulière à la peinture française du xvie – plusieurs portraits d’hommes de Corneille de Lyon – et du XVIIIe siècle. La dernière salle dévoile un Sommeil de Vénus de François Boucher, des dessins de Nicolas Lancret et d’Antoine Watteau. Diverse et nombreuse – plus de deux mille lots sont dénombrés à la mort de Nélie en 1912 dans l’hôtel particulier du couple – la collection met en évidence une obsession d’acheter, d’accumuler, au gré des coups de cœur et des voyages, comme en témoigne par exemple la salle consacrée à l’art oriental, qui réunit tapis ottomans, enluminure persane et miroirs afghans. Si cette petite exposition ne révèle pas de « trésors cachés », de chefs-d’œuvre injustement gardés en réserve, elle a le mérite de rendre compte de l’histoire des collections du musée et d’éclairer la personnalité de ceux qui l’ont constitué.
« Par amour de l’art », PARIS, musée Jacquemart-André, 158 bd Haussmann, VIIIe, tél. 01 45 62 11 59, 30 mars-15 août.
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Collection cachée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Collection cachée