Collection anonyme

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 7 août 2007 - 263 mots

On ne saura rien de l’identité du collectionneur qui dévoile quelques-unes de ses pièces, si ce n’est qu’il est italien et qu’il laisse trois commissaires compatriotes imaginer des expositions à partir de ses précieuses acquisitions. Elles agissent habituellement le temps d’une soirée, avec un seul artiste sous le label My Private.

À l’invitation de la directrice du Centre d’art de Vassivière qui sonde une fois par an les petites manies d’un collectionneur, le projet est devenu collectif et moins urgent.

À travers une sélection très pointue, le parcours questionne le double et la projection. On y découvre un bel ensemble de l’Allemand Gregor Schneider avec un vestibule dont le plafond s’abaisse avec force craquements, un tapis fait avec les vêtements abandonnés du Viennois Hans Schabus ou encore une très belle installation sonore de l’Italienne Micol Assaël. Dans l’espace vide d’une salle, on peut écouter avec angoisse les battements d’ailes d’un oiseau pris au piège. Tous trois ont en commun d’avoir représenté leur pays au cours de précédentes éditions de la Biennale de Venise avec des propositions sur l’enfermement.

Si ce collectionneur mystère témoigne d’une fidélité rare, il demeure pourtant prospectif avec Michael Sailstorfer. Ce jeune Berlinois signe là une belle incursion dans le parc de sculptures en nettoyant une quinzaine de mètres carrés de forêt, hommage ironique aux grandes heures du Land Art. La distance critique, voilà ce qui caractérise ce portrait en négatif aussi précis qu’anonyme.

« My Private Escaped from Italy », Centre d’Art contemporain de Vassivière, île de Vassivière (87), tél. 05 55 69 27 27, jusqu’au 28 janvier 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : Collection anonyme

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