Coignet, rencontre avec l’espace

D’apparence minimal, l’art de Jean-Gabriel Coignet en appelle à un vocabulaire de formes géométriques d’une extrême sobriété. A la différence de celui de ses aînés, son objectif n’est pas tant de rendre à l’œuvre d’art sa nature d’objet que de montrer comment « toute sculpture balise l’espace, de même que tout espace vient baliser la sculpture en un échange certes total mais laissant néanmoins à chaque composante sa part propre », écrit Paul Ardenne. Cette rencontre avec l’espace fonde le travail de l’artiste. Coignet considère l’exposition comme « un fait bien réel, inscrit dans un temps et un lieu » spécifiques. C’est dire si chacune de ses interventions est l’objet d’un soin particulièrement réfléchi et sensible en fonction de l’espace dans lequel il est invité à présenter son travail. A Vassivière, Jean-Gabriel Coignet a choisi de présenter trois types de pièces différents. Dans la tour, l’artiste a réuni quatre sculptures de la série Opaque (1991-2001), volumes monoblocs peints
aux plans inclinés et biaisés. Dans la nef, il a réalisé trois dessins muraux de la série Appareillage, mis en relation avec cinq sculptures de la série Ana 2 (2000-2001) jouant sur le plein et le vide. Dans le monde clos de ces deux architectures, la façon dont Coignet occupe les lieux atteste une rare maîtrise de l’espace et confère à la sculpture une puissante dimension interactive. L’appréhension physique et mentale qui en résulte place le spectateur en situation dynamique et l’invite à prendre
la mesure de son propre rapport à l’espace.