La veste retournée, pourvu de six bras tel un dieu hindou, ainsi apparaît Cocteau sur une photo datée de 1949.
Tenus par les six mains, un livre, un stylo, des ciseaux, une cigarette. Cocteau lit, écrit, coupe, fume, pense à sa prochaine pièce et dirige en même temps ses acteurs. Il est un spectacle à lui seul, il cumule les talents. Il joue son propre rôle « depuis l’enfance ». Le théâtre est à la fois sa passion, son opium, son champ d’expériences et le legs qu’il entend laisser « pour déranger après [sa] mort ». Entre tragédie et comédie, vaudeville et drame lyrique, la scène est le lieu où, sous son sceptre, Maria Casarès, Édith Piaf, Jean Marais, François Perier interprètent ses textes écrits en lettres rouges et or et font entendre les voix d’Antigone, d’Œdipe ou des Parents terribles.
Patiemment assemblée au fil des ans, la collection de Séverin Wunderman compte plus de deux mille œuvres dont mille cinq cents environ sont de Cocteau lui-même ou lui ayant appartenu : dessins, pastels, céramiques, photos, correspondances, affiches. Partout, sa main trace des traits tour à tour légers et incisifs et signe avec une étoile.
Il est prévu de tout montrer au public, peu à peu, en renouvelant chaque année les thèmes et les accrochages. L’ensemble, qui a fait l’objet d’une donation en 2005, est maintenant abrité dans le saisissant musée conçu par Rudy Ricciotti. Construit le long de la mer, scandé par les ondulations des piliers, blanc et lumineux, il évoque la chevelure d’Orphée.
Musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman, 2, quai de Monléon, Menton (06), www.museecocteaumenton.fr
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Cocteau toujours en scène
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°654 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Cocteau toujours en scène