« Les imbéciles ! Ils n’ont cessé de me dire que j’étais inégal : ils ne pouvaient rien dire de plus élogieux. Cela a toujours été mon ambition de ne pas demeurer égal à moi-même. » Artiste multidisciplinaire, Jean Cocteau n’a cessé de déranger, tant son œuvre, qu’il se plaisait lui-même à contredire, était riche et irrégulière.
En prenant comme fil directeur son œuvre plastique, les commissaires de l’exposition proposent de découvrir un aspect original de l’auteur des Enfants terribles (1950), que l’on connaît davantage pour ses talents de poète, de romancier, de cinéaste ou de dramaturge. Tout en évoquant la vie de Cocteau, ses amitiés, ses amours et ses multiples personnalités, l’exposition met en lumière l’immense richesse du talent de l’artiste dans le domaine des arts plastiques à travers quatre cent cinquante photos, dessins, gravures, lithographies ou céramiques.
Dessinateur très fécond, Jean Cocteau aborda tous les sujets et jalonna sa vie de milliers de dessins qu’il regroupa dans quatre albums produits entre 1923 et 1929. Il réalisa des portraits éloquents et pleins d’humour de ses amis, confrères et amours : Max Jacob, Picasso, Joséphine Baker, Charles Trenet et Jean Marais. Caricaturiste talentueux, il illustra certains de ses écrits (Thomas l’imposteur, le Potomak, Opium) et réalisa des dessins humoristiques pour la revue Le Mot sous couvert de pseudonymes.
Dans les années 1950, il s’adonna à la peinture murale, couvrant de fresques les murs de la villa de Francine Weisweiller et ceux de plusieurs chapelles dont celle de Milly-la-Forêt. Après sa rencontre avec les céramistes Madeline et Joly en 1956, il pratique la céramique et réalise plus de trois cents pièces dont une trentaine sont exposées.
Autres perles de l’exposition, les portraits réalisés par quelques-uns des grands artistes et intellectuels du XXe siècle montrent la fascination qu’il exerça sur son entourage, de son vivant et après sa mort. Modigliani, Picabia, Dufy, Man Ray, Lee Miller, Picasso sont quelques-uns de ceux qui furent séduits par cet artisan de génie qui continue d’étonner quarante-six ans après sa mort.
« Jean Cocteau : sur les pas d’un magicien », Palais Lumière, quai Albert-Besson, Évian (74), tél.04 50 83 15 90, www.ville-evian.fr, jusqu’au 23 mai 2010.
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Cocteau, le plasticien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Cocteau, le plasticien