Par ses ambitions politiques, ses amours avec Jules César puis Marc Antoine et son suicide, Cléopâtre (69-30 av. J.-C.) n’a jamais cessé d’inspirer les écrivains et les artistes occidentaux. Quatre-vingts peintures, dessins, gravures et sculptures du XVe au XXe siècle réunis au musée Rath de Genève composent un large panorama des représentations de la reine d’Égypte. Aux XVIe et XVIIe siècles, l’épisode de sa mort, mordue par un aspic, est privilégié par des peintres comme Guido Reni ou Guido Cagnacci (La Mort de Cléopâtre, 1659), dans des scènes empreintes de douleur et de sensualité. Le personnage se voit tour à tour érotisé, dramatisé chez Artemisia Gentileschi ou Massimo Stanzione, théâtralisé dans l’œuvre du Guerchin (Cléopâtre devant Octavien Auguste). Le XVIIIe siècle montre des scènes plus narratives – L’Entrevue d’Antoine et Cléopâtre de Giambattista Tiepolo, les compositions d’Angelica Kauffmann ou de Louis Gauffier –, tandis qu’au XIXe siècle, l’engouement des artistes pour l’Orient et la redécouverte de l’Égypte ancienne donnent lieu à des visions fantasmées et poétiques (Gustave Moreau, Arnold Böcklin). L’exposition se termine par l’évocation de l’apparition de Cléopâtre au cinéma, dont la plus célèbre des incarnations reste celle d’Elizabeth Taylor dans le film de Joseph L. Mankiewicz, réalisé en 1963, qui inspira à Andy Warhol l’une de ses plus célèbres séries.
« Cléopâtre dans le miroir de l’art occidental », GENÈVE, musée Rath, place Neuve, tél. 41 22 418 33 40, www.mah.ville-ge.ch, 25 mars-1er août, cat. 408 p., 208 ill., 48 FS (30 euros).
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Cléopâtre siècle après siècle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Cléopâtre siècle après siècle