28 décembre 1895, le cinéma est officiellement né. Non pas l’invention technique, ni même la première œuvre cinématographique, mais bien la première projection payante organisée pour le grand public par les frères Lumières. La Sortie des usines Lumières à Lyon, petit film documentaire d’environ une minute, en plan fixe, restera dans les annales, bien avant les scènes plus quotidiennes d’abattoirs, de lavandières, de cascades. Quel rôle a bien pu jouer la peinture impressionniste, un peu plus de vingt ans après ses prémices, auprès de Georges Méliès ou des Lumières auteurs de ces documents filmés ? Car au moment où émerge le cinématographe, l’impressionnisme est « rentré dans les mœurs », plébiscité par la bourgeoisie, il ne déclenche plus ni tollé, ni rejet. Les œuvres l’expliquent très bien. Prenons le chef-d’œuvre de Gustave Caillebotte daté de 1876, Le Pont de l’Europe, tout dans sa composition conduit bien sûr à la photographie, mais aussi aux premiers films des Lumières, où les sujets traversent le champ pour mieux s’en échapper. Caillebotte délivre une peinture instantanée deux décennies avant la naissance de ce cinquième art, obsédé de mouvements et de vibrations, passionné comme l’avait été l’impressionnisme par la représentation de la vie moderne. Derrière ces évidences se cachent pourtant des contradictions, Méliès ou la couleur, la place réelle de la photographie dans cette filiation. L’exposition creuse avec une grande rigueur intellectuelle ces passionnantes questions au-delà des simples intuitions et autres impressions.
« Impressionnisme et naissance du cinématographe », LYON (69), musée des Beaux-Arts, 20 place des Terreaux, Ier, tél. 04 72 10 17 40, jusqu’au 18 juillet.
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Cinéma et impressionnisme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°569 du 1 mai 2005, avec le titre suivant : Cinéma et impressionnisme