Cildo Meireles, l’un des artistes brésiliens les plus présents sur la scène internationale, propose deux projets inédits au Creux de l’Enfer, à Thiers, pour ce qui constitue sa première exposition personnelle en France.
THIERS. Un tuyau en plastique transparent de mille mètres de long, en forme d’écheveau, est au centre de Je est un autre, la première pièce réalisée in situ, à Thiers, par Cildo Meireles. De l’eau pompée dans la Durolle, la rivière qui coule bruyamment au pied du Centre d’art, y circule avant d’être restituée au cours d’eau. Deux moniteurs retransmettent d’ailleurs en direct le pompage de l’eau et son rejet. Comme souvent dans les travaux du Brésilien, le programme conceptuel est complexe, même si l’œuvre en elle-même est sensationnelle, au sens premier du terme. Au second étage, Il pleut la pluie réunit quatre moniteurs qui proposent des images de pluie filmée dans un contexte neutre, alors qu’au centre de la pièce, un bac en inox recueille une averse tombant du plafond. Cildo Meireles joue des notions de circulation, de valeur d’usage, interrogeant le rapport entre l’art et la vie, dans une œuvre qui est ici profondément métaphorique. Cependant et de façon récurrente, la lecture du concept prend toujours appui sur une notion issue du réel, sur des éléments concrets. Aujourd’hui âgé de 49 ans, Meireles est depuis près de trente ans une figure incontournable de l’art brésilien. Dès les années soixante, il s’est engagé politiquement contre le régime répressif qui sévissait dans son pays. Des critiques issues de ce militantisme imprègnent toujours nombre de ses œuvres, et certaines d’entre elles sont encore lourdes de sens, par exemple quand elles intègrent des billets de banque, des jetons de téléphone ou des bouteilles de Coca-Cola.
CILDO MEIRELES, jusqu’au 28 septembre, Le Creux de l’Enfer, Vallée des Usines, 63300 Thiers, Tél. 04 73 80 28 56, tlj sauf mardi 10h-12h et 14h-18h, sam. et dim. 14h-18h.
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Cildo Meireles se jette à l’eau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Cildo Meireles se jette à l’eau