Chine urbaine

Tous n’ont pas la chance de venir y construire, mais nombreux sont ceux qui s’y rendent pour être témoins de l’une des mutations urbaines majeures du début du XXIe siècle. Car en une quinzaine d’années, le pays s’est profondément transformé pour tenter d’absorber la folle croissance économique et démographique. Et les villes se sont entièrement reconstruites, quitte à mener une politique de la table rase déniant toute considération patrimoniale.
À l’heure des Jeux olympiques, la Cité de l’architecture et du patrimoine et le Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCB) proposent une grande exposition consacrée à ce vaste sujet. Avec une ambition : aider à vaincre les préjugés occidentaux en donnant à voir ce qu’est la Chine urbaine d’aujourd’hui. L’exposition a été conçue par l’un des arpenteurs du pays, le critique d’architecture Frédéric Edelmann, aidé par Françoise Ged, responsable de l’Observatoire de l’architecture de la Chine contemporaine rattaché à l’Institut français d’architecture.
Le parcours s’articule autour de trois thèmes : une histoire de la Chine urbaine, qui permet d’en identifier les racines culturelles et les mythes  ; un portrait de six villes, de Xi’an – reconstruite totalement en moins de dix ans malgré son classement à l’Unesco  ! – à Pékin, où se concentrent les symboles du pouvoir. Le dernier volet présente les nouveaux talents de l’architecture chinoise, représentatifs d’une vitalité trop souvent occultée par les quelques stars internationales (Koolhaas, Foster, Herzog et de Meuron) qui sévissent à Pékin.