Chez les Yanomami avec Claudia Andujar

Jusqu’à présent, aucune exposition ni ouvrage n’avait permis d’avoir une vision globale de ce travail. L’étude inédite de ces archives menée par Thyago Nogueira, directeur du département de la photographe contemporaine de l’Ins­tituto Moreira Salles au Brésil, en montre toute la richesse et la complexité depuis les premières photos réalisées en 1971. D’abord montrée à São Paulo, l’exposition bénéficie à Paris d’une scénographie particulièrement réussie, que ce soit dans le traitement du parcours de la photographe, depuis sa naissance en 1931 en Roumanie, ou dans le développement de son travail sur les Yanomami. Des différentes séries liées à leurs modes de vie et coutumes réservées au premier niveau à celles du niveau inférieur liées aux ravages et bouleversements sociétaux causés par la construction d’une route et l’arrivée des orpailleurs, on est totalement pris par ce que racontent ses photographies et ses films. La variété des registres visuels employés par Claudia Andujar selon le sujet (chasse, rituel ou simple portrait) distille son talent à traduire les rapports qu’entretient ce peuple avec la forêt, les animaux et les esprits. Dans son besoin constant d’établir une « relation d’humain à humain », elle a créé une œuvre qui puise d’ailleurs ses fondements dans des sources bien antérieures aux Yanomami et que l’exposition évoque par bribes dans la partie biographie et plus précisément dans les textes du catalogue.