Chantons Brassens et Combas !

Non pas en écoutant les chansonnettes du troubadour irrévérencieux et anticlérical convaincu, ce qui aurait été quand même trop facile, en étant accompagné, en même temps qu’on regarde la peinture synesthésique du peintre-rocker, par la musique du bon vieux Georges revue par l’arrangeur Jean-Claude Vannier, et choisie par le chef de file de la Figuration libre. Du coup, au Musée Paul Valéry à Sète, la musique, la poésie et bien sûr la peinture s’accordent parfaitement car, irrésistiblement, l’on est amené à fredonner tout en mirant, amusé, les chansons-tableaux de Fernande, Le Gorille, Brave Margot, Auprès de mon arbre et autres Bancs publics, que l’artiste avait déjà montrés ici, en 1992, dans le cadre d’une expo-hommage au « polisson de la chanson », « La mauvaise réputation », chapeautée par Bernard Marcadé. À ces peintures plus anciennes, Combas a ajouté une série formidable de portraits récents du chanteur culte à la pipe en bois, ainsi que des tableaux peints en 2000 célébrant Sète, ville où il aime séjourner. C’est peu dire que la peinture argotique et débordante de Combas, avec ses caractéristiques majeures (historiettes mises en images all-over fourmillant de personnages et de signes, rideaux de coulures, figures hyper-colorées marquées d’un cerne noir, titres à rallonge), sied à merveille au fameux « pom-popom » et au langage fleuri de l’ami Brassens. On sort de là en se disant, oui, les copains d’abord, et que l’on vit heureux, loin des trompettes de la renommée et du diktat de la branchitude, auprès de Combas et de Brassens.