À Chamarande l’homme et son environnement

Douglas White (né en 1977 à Guilford, en Angleterre) métamorphose une tonne d’argile en une saisissante carcasse d’éléphant, singulière métaphore de la fragilité de l’existence et des cimetières d’éléphants. Carsten Höller (né à Bruxelles en 1961) présente des photographies de canaris stériles nés d’une hybridation produite par l’artiste. Chaque oiseau est donc à la fois le premier et le dernier de son genre.

Dans une posture non intrusive face à la nature, Kôichi Kurita (né en 1962 à Yamanashi, au Japon) a créé une Bibliothèque de terres réunissant environ 35 000 échantillons collectés aux quatre coins de notre planète. Il en présente quarante-neuf au château, chiffre associé au Japon aux rites funéraires : les quarante-neuf jours nécessaires aux âmes pour faire l’aller-retour entre le monde des morts et celui des vivants. Dans la salle à manger des Chasses, des vitrines accueillent les Exosquelettes de saucissons d’Anthony Duchêne (né à Montpellier en 1976). Seuls subsistent les ficelles et les filets ayant emmailloté les charcuteries, évoquant irrésistiblement des mues de serpent ou cette troublante parure funéraire en fils d’argent et bronze doré de la dynastie Liao (Xe-XIe siècle, Chine du Nord) visible au Musée Guimet.

Chaque salle apporte son lot de questionnements, stimulés par une scénographie aérée et par de longs textes sur chaque artiste, documents que le public peut emporter pour lire à tête reposée.