C’est en forgeant qu’on devient...

Matériau de tous les contrastes, le fer dans sa noirceur naturelle accroche la lumière aux creux de ses reliefs et de ses aspérités. Il modèle les masses, les densifie de tout leur poids. Mais souvent aussi, il est poli et lisse de sorte que brillant, il rivaliserait presque avec les métaux précieux. Pour l’exposition qui lui est consacrée à Guiry-en-Vexin il est présenté dans l’infinie diversité de ses utilisations actuelles et de ses jeux d’ombre et de lumière. Les trouvailles archéologiques sont, elles, reléguées dans les collections permanentes où trouvent place les objets datant des époques gauloise ou gallo-romaine et tout ce qui évoque la vie des Valdoisiens. Aujourd’hui, le fer est partout présent et dans les usages les plus invraisemblables. Paco Rabanne se risque à en faire un manteau (le poids n’est pas précisé). Usant de ses reflets et jeux de couleur, le fer damasquiné a servi à créer de précieux coffrets à bijoux. Des architectes l’intègrent dans leurs constructions : la Grande Porte, imaginée par Raymond Subes, dresse ses vantaux en fer doré rehaussé d’inox et ouvre la section de l’exposition intitulée « jeux de lumière ». Mais il y a aussi « la part de l’ombre », le domaine fermé par la redoutable porte du cachot de Vincennes. Y sont présentés tous les instruments d’enfermement, de torture et de guerre qui exigent du fer, pour les cottes de maille, les armures, les arbalètes et d’innombrables armes. Plus pacifiques, les grands ouvrages d’art, tels les ponts, font un usage régulier de l’acier.