Des premiers ustensiles mécaniques puis électriques, nés avec la révolution industrielle, jusqu’aux appareils ménagers de demain, le Centre Pompidou réveille ces « Bons Génies » de la vie domestique, qui ont exaucé les vœux de l’homme moderne. Chaque page du livre du XXe siècle, correspondant à une période de dix à quinze ans, met en valeur les grandes inventions du temps. Invitation à la promenade ludique dans le quotidien, ces objets ont tous pour point commun d’avoir été pensés comme le futur d’une époque.
PARIS - Visiteurs de tous âges, plongez-vous avec délectation dans la vie du ménage ! Vous retrouverez avec émotion votre premier poste de radio, votre vieille bouilloire ou votre ancien grille-pain. Ce retour vers le futur commence par un nouveau regard sur les habitudes ancestrales, avec une série d’ustensiles provenant des collections des Musées de l’homme et des arts et traditions populaires. Les sept espaces successifs, aménagés par la scénographe Nathalie Crinière, projettent le visiteur dans son passé, son présent et son futur quotidiens. Derrière cette redécouverte se profile une réflexion sur l’évolution des mœurs et sur l’histoire du design. L’importance du Mouvement moderne, à l’origine du style international, est notamment mise en valeur par la reconstitution de la cuisine expérimentale de Grete Lehotzky pour la Neue Frankfurt (1925). L’histoire des formes et des techniques apparaît intimement liée à celle des idées et des changements de mode de vie de la société. Nous prenons alors la mesure du chemin parcouru en un siècle, depuis la salle à manger de Peter Behrens (1907), premier exemple de “design global”, jusqu’au studio avec le siège London Parpadelle de Ron Arad (1992) et le réfrigérateur Screenfridge, connecté à Internet, d’Arthur Martin-Electrolux (1999). De nombreuses vitrines autour des salons offrent une large panoplie d’appareils : téléphones, rasoirs électriques, aspirateurs, caméras et téléviseurs se succèdent. D’un objet à l’autre, l’œil est surpris par l’ingéniosité des inventeurs d’hier, qui essayaient d’anticiper sur l’an 2000. Forme, couleur, taille, matériau et fonction sont au cœur de leur réflexion. La rondeur de la bouilloire électrique de Peter Behrens (1910) annoncerait presque celle de la nouvelle Aquastyle de Krups (2000).Ce voyage dans le temps accorde une place particulière au Salon des arts ménagers, point d’orgue de la création de 1923 à 1983, sous la forme d’une rétrospective photographique, et la présentation des grandes marques et de leurs appareils comme la Cocotte-Minute SEB (1953). Merveilleux siècle qui a connu la multiplication des brevets d’inventions et la généralisation des ustensiles destinés à nous faciliter la vie ! À cette promenade, il faut associer l’environnement sonore et visuel. Images de vieux films publicitaires, affiches et spots radio ou télévisés concourent à recréer l’atmosphère d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Quels génies pour l’avenir ?
La fin du parcours esquisse les devenirs possibles du troisième millénaire. Quels objets pour l’avenir ? Cette question en suspens trouve un début de réponse avec les premiers prototypes. Moulinex expérimente la résistance sérigraphiée sur le fer à repasser ou le toaster de Marc Sadler (2000), tandis que l’aspirateur de James Dyson vante sa totale autonomie. Et nous rêvons déjà de la télévision du futur, de l’image vidéo accompagnant le téléphone et du nettoyage à sec de la vaisselle par ultrasons, qui appartiendront à l’univers domestique de nos enfants.
- LES BONS GÉNIES DE LA VIE DOMESTIQUE, jusqu’au 22 janvier, Centre Georges-Pompidou, tél. 01 44 78 12 33, tlj sauf mardi, 11h-21h, catalogue, éd. du Centre Pompidou, 200 p., 240 F, ISBN 2 84426-057-8
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Ces objets domestiques qui font bon ménage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°115 du 17 novembre 2000, avec le titre suivant : Ces objets domestiques qui font bon ménage