BORDEAUX
Pour les philosophes des Lumières, la liberté, c’est d’abord le désir d’être libre. Utopie rêvée, concept vague ou vérité universelle à défendre ? Durant un siècle, peintres, sculpteurs, ébénistes, céramistes, orfèvres, architectes répondent avec leurs créations à ce questionnement.
La centaine d’œuvres, dont quarante prêts exceptionnels du Louvre, illustrent la diversité des messages sociaux envoyés sous la Révolution, l’Empire et la République. David, Delacroix, Fragonard, Rude, Riesener et Ledoux, parmi des dizaines d’autres artistes, signent les étapes d’un parcours historique et esthétique qui, en huit sections, aborde les enjeux de la liberté et leur traduction en actes. Des scènes galantes inspirées par le libertinage aux allégories morales et aux objets exotiques qui circulent grâce au libéralisme économique, le visiteur suit l’évolution des mœurs, des pratiques et des styles. Affranchies des anciens codes, de nouvelles modes s’imposent, comme l’usage du tabac et du café. L’émancipation pour tous permet notamment aux artisans d’avoir enfin un statut. Symbole parmi les plus illustres de cette époque « nourrie par les idéaux du progrès », le visiteur peut admirer Le Génie de la Liberté, la statue en bronze doré exécutée par Augustin Dumont en 1836, réplique de celle située en haut de la colonne de la Bastille à Paris. Le jeune éphèbe tient un flambeau dans une main, des chaînes brisées dans l’autre. Cette exposition est un des points les plus marquants de la saison culturelle bordelaise.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Célébrer ton nom, liberté